Annoncée en plein Tour de France 2008, la naissance de l'équipe russe Katyusha a été officialisée mardi lors d'une conférence de presse organisée à Moscou. Une présentation devant des hommes d'affaires russes, ce qui cadre avec l'objectif avoué: donner une belle image du pays et créer des vocations. Et les sponsors ont mis la main à la poche pour que Katyusha brille rapidement.

Filippo Pozzato sera le grand leader de l'équipe Katyusha. (Reuters)
Assez étonnant que se soit Pozzato qui soit choisi, il ne fait parti des plus grands champions du cyclisme d'aujourd'hui et je ne pense qu'il soit un coureur complet ! De plus, il est Italien alors que l'équipe est russe et le peuple russe ne se sentira pas solidaire derrière ce leader !
Alors que Aleksandr Vinokourov qui est un grand champion de cyclisme et il est le meilleur coureur du monde et qui est en plus est Russe et ami de Andreï Tchmil. Bon, évidemment, Vino est en ce moment subi une suspension forcé par l'UCI jusqu'en 2010. Sachant que Aleksandr Vinokourov a contacté l'équipe Katyusha en octobre 2008 et notamment Andreï Tchmil en proposant sa candidature de leader de l'équipe. Tchmil a dit aux médias qu'il est d'accord mais là, l'équipe est complète ! Mouais !
Un projet énorme, des ambitions évidentes, l'appui de Vladimir Poutine et des moyens financiers pour exister. La nouvelle équipe russe Katyusha, construite à partir de la formation Tinkoff Credit Systems, qui évoluait sous licence Continental pro, fait des envieux. En effet, outre le soutien affirmé du Premier ministre russe, ce qui pourrait suffire en soi, elle bénéficie de sponsors de la taille de Gazprom et Itera, deux géants du gaz. Avec un budget supérieur à 15 millions d'euros annuels et une licence Pro Tour accordée jusqu'en 2012, pas question, donc, de faire de la figuration.

L'équipe dirigée par Andreï Tchmil, ancien vainqueur de Paris-Roubaix et de Milan-San Remo, a grandement participé au marché des transferts de la dernière intersaison en s'offrant notamment les services de sprinters tels le Belge Gert Steegmans, ancien poisson pilote de Tom Boonen, ou l'Australien Robbie McEwen, Vladimir Karpets pour les courses d'une semaine et bien sûr l'Italien Filippo Pozzato, la véritable star de cette équipe.

Tchmil: "Un acte sportif et social"

"Ce n'est pas un projet économique mais bien un projet politique. Avec cette équipe nous voulons redorer l'image de la Russie à l'étranger mais aussi redonner le goût du cyclisme à nos jeunes. C'est à la fois un acte sportif et social", tempère Andreï Tchmil, lors de la conférence de presse donnée mardi à Moscou dans les locaux de la société Itera, l'un des sponsors majeurs de cette équipe, et relayé dans les colonnes de L'Equipe. Mais comme je l'ai dit plus haut, avec un leader Italien, c'est contradictoire ! Il faut un leader Russe et ce qui me semble logique et le choix est Aleksandr Vinokourov ! Les coureurs avaient évidemment fait le déplacement depuis Pise, lieu de leur dernier stage, pour assister à cette présentation.

Dès le lancement de la saison, ils arboreront une tunique blanc et bleue avec les tours du Kremlin en fond comme pour mieux insister sur l'identité réelle de l'équipe. "Mon objectif ? Restaurer la tradition cycliste dans notre pays, que l'on a perdu depuis la chute de l'URSS. C'était anormal que la Russie ne soit pas présente au niveau international avec une grande équipe digne de ce nom. C'est d'ailleurs Vladimir Poutine qui l'a souhaité", reconnaissait d'ailleurs Igor Makarov patron et fondateur de la société de gaz russe Itera, dans les colonnes de L'Equipe. Une volonté des pouvoirs politiques qui sera sans doute suivie d'effets. Car l'ambition certaine de Katyusha reste de briller dans les grandes compétitions, principalement le Tour de France qui sera, à terme, son grand objectif.